Duke, Chloé et Boris Vian

Parce que j’aurais bien voulu m’appeler Chloé, rien que pour avoir ce morceau en dédicace! Parce que j’ai lu une bonne adaptation de L’écume des jours en BD et que j’adore toujours autant Boris Vian et son univers,et que ça m’a donné envie de réécouter Duke Ellington. Parce que mon réalisateur favori, Gondry, en fera une adaptation cinématographique et poétique prévue sur les écrans en mai 2013.  Et parce que un peu de jazz de temps en temps est bon pour la santé, pour le moral et pour l’imagination, et que  la musique, la littérature et le cinéma font  très bon ménage. Promis, vous aurez d’autres petites pépites sorties tout droit des livres!

 

 

Koop, un petit air de jazz dépoussiéré.

Duo de jazz électronique, originaire de Suède, Koop est une belle découverte que j’ai faite grâce à Ane Brun (Article Ane Brun), avec laquelle ils ont travaillé sur le titre Koop Island Blues. Une musique légère, qui nous fait swinguer sur un petit nuage, avec parfois un petit rien de mélancolie. Ils ont trois albums à leur actif et un jolie répertoire à découvrir!

Et au fait c’est sur que vous connaissez : Écoutez ceci :Summer Sun

Swin Craze Part 3 / Lester Young, un jazz aérien.

Lester Young surnommé le Prez (président) a révolutionné le jazz à l’époque ou Coleman Hawkins menait la danse. Il gagnera le respect de ses pairs lors d’un affrontement en jam session à Kansas City contre Hawkins lui-même.

C’est par flemme qu’il échange le saxophone de son frère contre sa batterie, équipement beaucoup trop lourd à trimbaler! Personnage atypique, Lester Young entre dans l’orchestre de Count Basie en 1936 où il rencontrera des personnalités qui marqueront son style à jamais, comme Billie Holiday ou encore Teddy Wilson. C’est d’ailleurs Billie Holiday, avec qui il aura une grande complicité musicale, qui lui donnera son surnom the Prez.

Le style de Lester Young a quelque chose d’aérien, de doux et de flegmatique. Le jazz est souvent comparé au velours, cette texture douce, épaisse, et sombre, le jazz de Lester Young s’apparenterait plutôt à de la dentelle, complexe, alambiqué mais très léger. Il instaure un swing nonchalant, un peu dé timbré, qui trouvera toute sa place dans les petites formations qu’il crée avec son frère un drummer célèbre. Au cours des années 40 il enregistre plusieurs disques, notemment avec Nat King Cole en 1942 .

L’armée va le bousiller. Particulièrement inadapté à elle, il en ressort dépressif. Heureusement, Norman Granz le prend sous son aile, et lui offre une place dans le Jazz at the Philarmonics. C’est de 1945 à 1947 qu’il réalise ses plus beaux solos, notamment dans la reprise de These Foolish Thing où il improvise sans réaliser le thème avant. C’est une première à l’époque. Lester young malgré les grosses difficultés rencontrées dans les derniers moments de sa vie, reste un des plus grands jazzmen, précurseur quelque part de ce qui sera le cool jazz instauré par Miles Davis dans les années 50.

Swing Craze Part 2 / Count Basie

Vous avez aimé swinguer au son des accords de Benny Goodman, vous allez adorer les sections rythmiques de son rival Count Basie ! Pianiste de renom, William Basie a commencé au théâtre, remplaçant de temps à autres les pianistes titulaires lors de concerts car il était capable de reproduire les morceaux à l’oreille. Plus tard, il travaillera dans le cinéma de sa ville natale ou il accompagnera les films muets. Durant ses pérégrinations entre New York et la Nouvelle Orléans, il s’enrichit de nombreuses rencontres, perfectionne son style et a la chance de jouer avec Fats Waller qui marquera le jeune pianiste. Il a d’ailleurs repris Honeysuckle Rose avec son big band qui verra le jour en 1935,suite à la mort de Benny Moten, l’ancien leader.

Deux ans plus tard, Count Basie and his barons of rhythm compte parmi les meilleurs orchestres des États-Unis. Son succès est dû, d’une part à la fidélité des grands musiciens qui l’accompagnent, solistes hors pairs comme Lester Young ou Buck Clayton, et d’autres part à la profondeur de sa musique qui bouscule sans y avoir l’air le jazz de l’époque. La sonorité de son orchestre contraste avec celui des goodmaniens. Très Smooth, les morceaux de Count Basie s’appuient davantage sur le blues, et sur des riffs reconnaissables. Inventeur du Chase, le duel entre deux musiciens, Count Basie a su quand même créer du suspens au sein de ses concerts, car l’improvisation y avait toute sa place.

Souvent comparé au Duke, Count Basie a laissé sa trace dans l’histoire du jazz. Il a travaillé avec les plus grands, et a lancé Bilie Holiday ou encore Lester Young qui lui aussi à sa manière va bousculer les codes de l’époque.

Swing Craze part 1 / Benny Goodman

Vous ne connaissez rien au Jazz, et vous n’y entendez rien? Alors jetez un œil plus bas, et on verra si vous n’avez pas une profonde envie de remuer les fesses, et de vous plonger à cette époque où le jazz était une musique populaire!

Le swing apparaît aux États-Unis dans les années 30 avec l’arrivée de Franklin D. Roosevelt à la présidence. La prohibition est un vieux souvenir, et le jazz peut sortir de l’ombre. C’est à cette période que Benny Goodman connaît la gloire.

Il a sa première clarinette à l’âge de 10 ans et devient professionnel à 14 ! Benny Goodman est une des figures de proue de la Swing Craze, dans l’entre deux guerres. Il crée un Big Band à l’âge de 20 ans et sera connu pour avoir introduit des musiciens noirs dans ses orchestres à l’époque où la ségrégation raciale faisait rage. Si son Big Band connaît du succès auprès des radios, il n’en reste pas moins très conventionnel et laisse peu de place à l’improvisation et à la création. Considéré à la mode, voir commercial, le répertoire de son big band a tout de même l’art de nous faire remuer sans états d’âmes !

 Mais les critiques s’accordent pour dire que l’essence de l’œuvre de Benny Goodman réside dans ses ensembles plus petits. Son trio en1935 avec le pianiste Teddy Wilson, puis son quartet avec le vibraphoniste Lionel Hampton, offre une musique plus souple, où les solos et les impros trouvent davantage leur place. Plus complexe et diversifiée, cette musique a laissé le nom de Benny Goodman dans l’histoire du jazz. Grâce à lui beaucoup d’orchestres vont fleurir à cette période, avec de plus en plus un mélange de musiciens blancs et noirs.

 Il connait un franc succès au Carnegie Hall à New York où lors d’un concert mythique en 1938 il rend hommage à l’orchestre noir de Count Basie, son rival, en interprétant One O’clock Jump.

C’est à partir de ce succès à New York qu’il sera surnommé The King of Swing. Il deviendra dans les années 60 l’ambassadeur du jazz et sera le premier à se produire dans les pays socialistes pendant la guerre froide. Comme quoi la musique adoucit les mœurs, et elle seule est capable de rassembler et de passer au dessus des conflits politiques ou autres.